Communiqué du Collectif contre les expulsions
Ce dimanche 28 Juin, était prévue l’expulsion de Semira Adamu vers Lomé (Togo) via le vol de 10h50.
Semira Adamu a 20 ans, elle est nigériane. Sa belle-mère (ses parents sont morts) veut la marier de force à un homme de 65 ans qui pourtant a déjà trois femmes. Refusant cet avenir, elle s’est enfuie vers le Togo. Elle a du le faire plusieurs fois. Son (futur ?) époux, qui a le bras long, a réussi à la ramener. Comme même au Togo elle ne trouvait pas la paix et la sécurité, elle a choisi de partir plus loin. Elle est arrivée en Belgique le 25 mars de cette année.
Directement transférée et incarcérée au centre 127bis, à Steenokkerzeel, elle a attendu son permis de séjour, mais sa demande d’asile à été déboutée. La Convention de Genève ne couvre pas son cas. Son avocat a introduit un dernier recours auprès du Bourgmestre de Steenokkerzeel et du ministère de l’intérieur, sur base d’arguments humanitaires (articles 9.3). Les chances de voir aboutir ce recours sont aléatoires. Qui plus est, celui-ci n’est pas suspensif.
Semira avait manifesté son intention de ne passe se laisser embarquer à bord car elle craint toujours pour son intégrité physique et morale en cas de retour au Togo.
Des membres du collectif contre les expulsions se sont rendus au camp 127bis de Steenokkerzeel et ont réussi à avoir un contact (à travers le fourgon blindé) avec elle, contact rapidement empêché par les gardiens du camp.
Semira était ensuite amené (vers 8h30) à l’aéroport où elle était remise entre les mains de la gendarmerie. Cette dernière refusait tout contact avec la détenue.
Par ailleurs, dès 8h30, une trentaine de sympathisants se chargeaient de prévenir les passagers et d’entrer en contact avec la Sabena afin de leur demander de refuser l’embarquement de force de cette personne, le tout sous le regard de la vingtaine de gendarmes mobilisés à notre intention. Alors que, dans un premier temps la gendarmerie assurait que l’expulsion aurait lieu coûte que coûte, vers 9h30, un responsable de la Sabena affirmait que "la compagnie ne procéderait à aucun embarquement de cette personne aujourd’hui pour des raisons de sécurité". Ces propos étaient confirmés peu après par les dires du pilote de l’avion.
Le Collectif contre les expulsions appelle le Ministre de l’intérieur et l’Office des étrangers à ne pas persévérer dans l’erreur que constituerait l’expulsion de Semira et à tout faire pour régulariser sa situation. Cette revendication est soutenue par des centaines d’organisations et plus de 250 personnes du monde entier.
Nous poursuivrons nos actions pour sa régularisation et restons vigilants à ce que l’Office des étrangers ne déporte pas Semira.
Nous demandons l’arrêt immédiat de toutes les expulsions !!!
NE PAS AVOIR DE BONS PAPIERS EN POCHE N’EST PAS UN CRIME. REFOULER. ENFERMER ARBITRAIREMENT ET EXPULSER PAR LA FORCE DES ETRES HUMAINS, HOMMES, FEMMES ET ENFANTS PARCE QU’ILS N’EN ONT PAS : OUI !
CONTACTS : COLLECTIF CONTRE LES EXPULSIONS
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