A l’occasion de la commémoration des 50 ans de la Charte des Droits de l’Homme, le CCLE déverse des bidons de sang sur le parlement afin de rappeler aux élus belges comment sont respectés les droits des sans papiers en Belgique. Article du journal "Le Soir".
Le Collectif anti-expulsions remobilise
Assassins, assassins ! Hier, vers 17 heures, face au Parlement, une trentaine de membres du Collectif contre les expulsions crient leur colère. Après avoir tendu un calicot indiquant "50 ans des droits de l’homme : la Belgique sabre le champagne, mais c’est le sang qui coule", ils déversent du sang en face du 16 rue de la Loi.
La gendarmerie est intervenue massivement pour disloquer la manifestation. Elle a procédé à de nombreuses arrestations administratives. Le Collectif n’était pas présent par hasard : à deux pas de là, le sommet du gouvernement réuni en comité restreint tentait de se mettre d’accord sur l’interprétation à donner à la directive sur la politique d’asile et de régularisation des sans-papiers.
Le Collectif avait dénoncé quelques heures plus tôt la violence grandissante dans les centres fermés. La 31 novembre, B. K. a perdu l’enfant qu’elle attendait, raconte Serge Thiry. Elle a reçu des coups de policiers qui l’ont traînée par les cheveux. Depuis, traumatisée, elle refuse de s’alimenter. Enfermée au 127 bis, elle a été menacée d’expulsion par l’Office des étrangers.
Les membres du Collectif aident de différentes manières ceux qui espèrent recevoir le statut de réfugié. Ils vont soutenir le moral de ceux qui occupent les églises, collectent des vêtements et rendent visite à ceux qui sont enfermés. Frank Kakulu fait partie de ceux-ci, explique Serge Thiry. Il est incarcéré à Saint-Gilles et aurait dû être libéré depuis le 13 novembre.
A l’aéroport, ils agissent systématiquement pour empêcher les expulsions, en poussant à la désobéissance s’il le faut. Nous appelons à un changement total de la politique. Tous les centres fermés doivent être supprimés, les expulsions doivent être arrêtées et le gouvernement doit prendre de vraies mesures pour aider ces gens.
D. S. (st.) in Le Soir, 11 décembre 1998
Le Soir - 11 décembre 1998
Date | Nom et site Web | Message |