Procès du Collectif

Pas de violence, selon les témoins

Devant la 44ème chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles qui juge Pascal Marchand, Daniel Liebmann et une quinzaine d’autres membres du Collectif contre les expulsions de demandeurs d’asile, plusieurs témoins sont venus déposer à la barre pour dévoiler ce qu’ils connaissaient du Collectif ou d’incidents auxquels ils ont assisté personnellement.

Pour rappel, les prévenus répondent de dégradations de camionnettes de la gendarmerie et de destructions devant des centres fermés, dont le 127bis de rétention, à Steenokkerzeel, ainsi que de coups et blessures, de menaces et de rébellion face à des agents de la force publique, et surtout de l’évasion de 6 demandeurs d’asile, la nuit du 21 au 22 juillet 1998.

Le tribunal a ainsi entendu la déposition de Joëlle Baumerder, directrice de la Maison du livre et administratrice de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique. Elle a participé à des manifestations devant le 127bis, notamment après ce qu’elle a appelé "la rafle des Tziganes". Soulignant que ces méthodes rappelaient "d’affreux souvenirs de l’Histoire", elle a précisé que l’UPJB s’était constituée partie civile contre l’Etat belge.

Elle a conclu qu’elle aurait dû, en toute logique, être poursuivie avec les inculpés.

Henri Wajnblum, également membre de l’UPJB, a pour sa part affirmé qu’il n’avait pas vu de violence dans le chef des manifestants pacifiques et que Pascal Marchand n’avait pas commis de tentative de vol avec violence sur un policier en civil.

Enfin, l’ex-parlementaire écolo, Vincent Decroly, a confirmé ce caractère symbolique des actions et a considéré avoir été lui aussi animé "d’un sentiment d’urgence, surtout depuis la mort de Semira Adamu, par rapport à la politique de détention de gens qui n’ont commis aucun délit et qui sont enfermés et expulsés dans des conditions illégales." Suite du procès mercredi prochain. (B.)·