par Aurélie
L’initiative nous venait d’Italie où des groupes autonomes ont mis sur pied des manifestations, l’occupation d’un futur centre de rétention et différentes actions dans plus de neuf villes différentes. L’information fut notamment relayée en France où des manifestations étaient co-organisées par divers collectifs anti-expulsions et de sans-papier. En Belgique, les Collectifs de Leuven, Gent, Liège et Bruxelles avaient l’intention d’organiser un rassemblement pacifique devant le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel.
Pour Bruxelles, un rendez-vous était organisé au Centre social du Collectif sans nom (Saint-Gilles) où une voiture banalisée de la BSR observait les allées et venues depuis le matin. Une trentaine de sympathisants embarqua vers 13h30 pour se diriger vers le camp.
A moins d’un kilomètre du 127bis, nos véhicules sont bloqués, fouillés et leurs occupants contrôlés. Sur place, le déploiement de forces de "sécurité" est impressionnant : plus de 300 gendarmes, des fourgons, 3 auto-pompes, un camion de chevaux, un hélicoptère... Nous sommes filmés et photographiés. Arrivés devant la porte principale, nous recevons un appel de notre permanence qui nous signale l’arrestation d’une dizaine de personnes à Saint-Gilles même...
De retour au centre social, on nous raconte l’opération "plutôt musclée" : les gendarmes procèdent aux contrôle d’identité arme au poing, fouillent les voitures et embarquent 13 personnes.
Des voitures banalisées continuent à sillonner le quartier pendant qu’une quinzaine de personnes décident de se rendre au siège de la gendarmerie, chaussée de Louvain, en zone neutre. Leur objectif : demander des explications quant aux motifs des arrestations ainsi que la relaxation de nos amis. Là aussi, un dispositif de répression important est en place (rues avoisinantes bloquées ; gendarmes, fourgons, auto-pompes mobilisés...).
Un responsable de la gendarmerie explique à Monsieur Decroly que les arrestations, jusqu’alors administratives, sont dorénavant judiciaires. Les détenus sont en audition pour répondre de In présence d’outils dans deux des trois voitures contrôlées en début d’après-midi. II s’agirait de "mesures préventives" ordonnées par Monsieur Van Den Bossche, nouveau Ministre de l’Intérieur, pour "éviter des incidents" lors de prochaines actions contre la politique d’immigration du Gouvernement. Des voitures
banalisées nous encerclent. Face à l’apparente nervosité des agents des forces de l’ordre, nous décidons de la dissolution du rassemblement.
Sur le chemin vers la station de métro, une voiture banalisée accélère puis s’arrête net pour attraper un des manifestants. Quelques amis forment alors un groupe compact autour de la personne que les agents en civil séparent en tirant une jeune femme par les cheveux et en distribuant des coups à gauche et à droite. Les gendarmes arrivent en renfort quand un autre manifestant est ramené du métro. C’est à coup de pied qu’ils calmèrent le dernier résistant pour fermer les portes du fourgon sur 6 personnes en tout.
Cette action à peine diffusée (la presse était bien entendu absente) se termina donc sur un total de 19 arrestations.
17 personnes ont été relâchées dans la soirée, après que l’on aie (bien) vérifié leur identité. Un dix-huitième est sortis vers 2h30 du matin.
Actuellement, un de nos camarades gantois est encore détenu à la prison de Forest. II doit répondre de différents chefs d’accusation ; insulte à agent dans l’exercice de ses fonctions, destruction de matériel public, coups et blessures sur forces de l’ordre et rébellion lors de l’arrestation.
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